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Les Potelets, entre urbanisme et street-art
Les potelets sont aujourd'hui indissociables de l'urbanisme citadin. Certains tentent de leur apporter un sens artistique ou pratique…
LES POTELETS, ENTRE URBANISME ET STREET-ART
Parisiens, connaissez-vous les potelets ? Non ? Mais si ! Ce sont ces petits poteaux disséminés un peu partout dans Paris, placés à des endroits parfois exotiques… Son nom évoque quelque chose de rond et de plutôt mignon. Il n'en est rien...
le Potelet, élément incontournable de l'aménagement urbain
De l'élément de manège à la borne "anti-stationnement"
Le mot potelet est issu du mot "postel", poteau, et du suffixe "et", petit. Les premiers potelets apparaissent au 15ème siècle. Leur fonction première était de permettre aux élèves des écoles équines de se familiariser avec la monte. Le cheval était attaché entre les deux poteaux, la forme spéciale de la boule et du rétrécissement en dessous permettant à la longe de ne pas sortir du poteau. Les élèves cavaliers pouvaient ainsi s'exercer à rester en selle alors que le cheval ruait entre les poteaux. Le potelet a pris une fonction particulière sous Napoléon Bonaparte. Toujours grâce à sa forme particulière, le potelet permettait aux agents de police d'y menotter un prévenu en attendant le passage du fourgon. Le diamètre de la partie fine du poteau et de la boule le surmontant ont, plus récemment, été modifiés pour s'adapter au nouveau diamètre standard des menottes.
Aujourd'hui, les potelets, rebaptisés poétiquement "bornes anti-stationnement" ont pour fonction d'empêcher les véhicules de stationner sur les trottoirs. La boule surmontant le potelet est parfois peinte en blanc pour permettre aux mal-voyants d'appréhender le passage piéton.
Une véritable manne pour les constructeurs
L’installation de potelets dans les rues de Paris s’est développée depuis le début des années 1990, et s’est accélérée ces dernières années. D'après le quotidien "Le Parisien" ("Ces très chers potelets"), avec plus de 335 000 unités installées, il y aurait à Paris plus de potelets que de pigeons ! Si l'on considère qu'un potelet coûte entre 24€ et 38€ pièce, prix auquel il faut rajouter 30€ de pose, on vous laisse faire le calcul de ce marché juteux...
Le potelet comme objet d'art
Et ce n'est pas tout. Les potelets inspirent aussi les créateurs de street-art. Comme par exemple "Le Cyclop" qui habille nos potelets de gros yeux qui regardent la ville et de couleurs qui égaient notre quotidien. Bien que ce ne soit pas du goût des autorités municipales, c'est une initiative qui a le mérite de rendre amusant et ludique des éléments dont la laideur n'a d'égale que sa prolifération... Et ça marche... Le Cyclop est sorti de la rue pour entrer dans les galeries.
Le potelet comme "mobilier urbain"
Les créateurs de potelets deviennent inventifs ! Signe des temps, par exemple, le potelet cendrier... Peint d'une couleur d'identification qui ne laisse aucun doute sur sa fonction ...
Des designers s'approprient également le potelet avec un concept (pas bête) destiné à (comment dit-on aujourd'hui ?) vous permettre de "socialiser" dans la rue, en transformant l'espace urbain en espace de repos/cocktail....
Le potelet n'est pas une exception parisienne
Ceci dit, le potelet n'est pas une exception parisienne. On en trouve dans toutes les villes et dans les villages sous des formes variées. Le potelet existe aussi dans le mobilier intérieur (hôtels, magasins, centres de conférences, cinémas etc.) bref, partout où il est nécessaire de créer un cheminement pour le public.
Images : « Les envahisseurs sont parmi nous... »(Benlem2) - « Le potelet en question » (système poucet) . Citation : Le Cyclop, urban artist